Que je vous raconte ce que j'ai vu dernièrement ...

Les bons films, ou les DVD techniquement impressionnants.

Re: Que je vous raconte ce que j'ai vu dernièrement ...

Message par syber » 09 Nov 2018, 17:30

Hamlet (1921) de Svend Gade et Heinz Schall et avec Asta Nielsen

Ça va être la surprise de ce WE. Une version de Hamlet où les auteurs défendent la thèse qu'ils s'agissait d'une femme.

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"Il y a 30 ans, on nous expliquait que le plus important c'étaient les enceintes.
Puis on nous a expliqué que le plus important c'était tout le reste ..."


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Message par madorre » 10 Nov 2018, 12:39

Une minute culturelle: Sur ce film peu connu et pourtant, qui joue un rôle très important dans l'histoire du cinéma.

Dans ce film très controversé, elle égorge des Bœufs. Il y a une allusion très visible d'ailleurs sur l'affiche.
C'est tiré d'un passage supprimé par la censure à l’époque ou le livre était sorti et rajouté dans le film pour mieux coller à l'esprit de l'auteur. (je dis l'auteur parce-que j'ai la plus grosse peine du monde à écrire Shakespeare).
Interrogé par les défenseurs de la cause animale (il y en avait déjà à l’époque) émus par le triste sort des bœufs égorgés dans le film, Il faut comprendre que dans les années 20 les trucages étaient rudimentaires, et que le réalisateur avait réellement :shock: :shock: sacrifié des vrais animaux. En réalité, il n’était pas question de trucage, mais de se rapprocher au plus prés de l'image voulue par Victor Hugo (je remplace Shakespeare par Victor Hugo par ce que c'est aussi plus facile à écrire)

Petit aparté, on voit bien l’évolution des mœurs depuis ce temps. Aujourd’hui cela serait absolument impossible et heureusement. Bref, a cette interrogation bien compréhensible, le réalisateur avec expliqué dans une phrase restée célébré dans le cinéma et qui a guidé plusieurs autres de ses confrères (et non des moindres : on pourrait citer Orson Wells ou bien Kubrik mais bien d'autres: Georges Lucas l'avait même écrit dans sa bible)
Il a donc répondu par : "On ne fait pas d'Hamlet sans casser des bœufs."
Citation qui nous est parvenue ensuite quelque peu déformée et que vous connaissez bien : "qui casse un œuf, casse un bœuf"

ceci dit, il me tarde de voir ton résumé de ce film, Syber.
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Message par syber » 18 Nov 2018, 17:26

syber a écrit :Hamlet (1921) de Svend Gade et Heinz Schall et avec Asta Nielsen

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Un prologue est ajouté à la pièce, dans lequel on explique que la reine de Hamlet Père, prête à accoucher au moment où son Roi va guerroyer, apprend que celui-ci est blessé sur le champs de bataille et au bord de la mort. Elle accouche d'une petite fille et craignant pour la succession et l'unité du Danemark, elle décide de cacher la vérité à son peuple et annonce qu'elle vient d'accoucher d'un héritier. Entre temps son époux de Roi revient vivant de ses blessures et le secret va être conservé.

Alors pour tout vous dire, cette hypothèse ne m'a pas vraiment convaincu car je n'ai pas vu ce qu'elle apportait, ce qu'elle expliquait d'un éclairage nouveau de cette tragédie. Est-ce que la thèse des auteurs consiste simplement à dire que la difficulté qu'a Hamlet le Prince à passer à l'action s'expliquerait mieux si il était une femme. La thèse est difficile à entendre de nos jours. Peut-être eut-elle plus d'écho il y a un siècle ?

Même sur le seul plan de l'histoire, on peut certes éprouver des frissons coquins en considérant sous un nouveau jour le triangle amoureux entre Hamlet, Horatio et Ophélie où l'on imaginera les prémisses de relations homosexuelles mais tout ceci est mis à mal par la dernière scène où Horatio découvre que Hamlet blessé mortellement est une femme et qu'il l'embrasse sur la bouche. Alors qu'il vient de pleurer toutes ses larmes à la mort d'Ophélie quelques minutes auparavant. Ça manque de logique narrative.

Toutefois, ce film m'aura donné l'occasion d'apprendre l'existence de cette interprétation du texte de la pièce Hamlet, de fureter sur internet et de découvrir que Sarah Barnard a joué le rôle d'Hamlet (mais en jouant le rôle d'un homme et dans le texte d'origine) et d'apprendre que Asta Nielsen est une authentique star du muet dont j'ignorais tout. Enfin, sur internet vous pourrez la découvrir dans un extrait de film de 1910, exécuter une danse lascive autour d'un homme et prouver par l'exemple que contrairement aux suppositions énoncées plus haut, les femmes de son époque savaient passer à l'action, prendre des initiatives et prendre les choses en main avec délicatesse ... et par trois fois !
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Message par syber » 20 Nov 2018, 14:56

épopéé_épique.png


Et bien je crois que nous sommes en présence d'un magnifique pléonasme ! :lol:

Le terme épique a tellement été utilisé par le cinéma hollywoodien pour qualifier leurs films à grand spectacle, puis mal utilisé par les journalistes français qui traduisait au pied de la lettre les communiqués de presse, puis enfin repris par les amateurs qui lisaient les journalistes, que tout le monde à fini par oublier que épique est l'adjectif qui découle du nom épopée !
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Message par syber » 15 Déc 2018, 15:48

Night of the Demon (1957) de Jacques Tourneur et avec Dana Andrews

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Jacques Tourneur, La Féline ;)

Une série B de très haute volée avec une mise en scène et une photographie à la fois soignées, élégantes et métaphoriques. L'interprétation et la direction d'acteur est à l'avenant.

L'histoire d'un scientifique rationnel pur et dur qui est confronté à des phénomènes paranormaux et ésotériques. Petit à petit, le doute s'installe dans son esprit. Et si finalement ...

Objectivisme ou subjectivisme, éternelle histoire ! :D

Série B et époque obligent, les effets spéciaux sont un peu limités, néanmoins la progression de l'histoire est bien maîtrisée et petit à petit un léger frisson bien agréable nait chez le spectateur grâce aux ambiances bien rendues.

Pour l'anecdote, on notera que la photo de Stonehenge au début du film en 1957 donc, ne correspond pas exactement à celle de nos jours que l'on trouve sur le net. Il y a de nos jours un linteau supplémentaire sur deux pierres qui forment une arche. Soit dans la période les archéologues ont fait des recherches aboutissant à replacer à sa bonne place une pierre tombée, soit le syndicat d'initiative touristique fait un peu ce qu'il désire :lol:
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Message par syber » 24 Déc 2018, 17:03

Passage to Marseille (1944) de Michael Curtiz et avec Humphrey Bogart, Michèle Morgan, Claude Rains et Peter Lorre.

Du beau monde, reconnaissez-le !

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Il s'agit d'un film US célébrant le patriotisme des Français durant la seconde guerre mondiale. Humphrey - je l'appelle Humphrey, je suis comme ça - est un journaliste français qui dénonce le comportement de Daladier à Munich et se voit pour ces raisons envoyé à Cayenne alors qu'il venait de convoler avec Michèle Morgan, ce dont il avait l'air de se foutre un peu, je me doit vous le signaler. Là dessus il s'évade - parce que Humphrey ne se laisse rien imposer - et se retrouve repêché avec ses comparses d'évasion en plein océan par un cargo français qui se dirige vers Marseille avec 6000 tonnes de nickel. Nickel. Là dessus pendant 1h30 de film, oui vous avez bien lu, 1h30, le spectateur un peu gêné va devoir subir des flashbacks incessants détaillants par le menu la genèse des motivations de nos héros à s'engager dans les forces de libération de notre beau pays afin d'aller botter le cul des Nazis. C'est un peu fastidieux à suivre, je ne vous le cache pas.

Au bout d'une heure trente, un bombardier allemand qui passait par là dans le ciel en plein océan, reçoit l'ordre de couler le navire où se trouve Humphrey. Ils ne savent pas à qui ils ont affaire ces crétins. Ni une, ni deux, Humphrey prend une mitraillette dans ses mains et abat la forteresse pas si imprenable que ça.

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Bref, le scénario est franchement pas terrible, amphigourique et un peu larmoyant avec le regard fixé sur la ligne bleue des Vosges.

Néanmoins, cela reste malgré tout un film intéressant car réalisé avec d'importants moyens. J'ai adoré la reconstitution des décors des marais et du bagne de Cayenne. Les maquettes pour simuler les batailles aériennes et les bases secrètes implantées en Angleterre. Le navire sur lequel se déroule une grande partie de l'action est également un décor construit à l'échelle dans un studio. Moi, ça me fait rêver. Vraiment du beau travail. Et puis il y a Michael Curtiz derrière la caméra et on sent le professionnel qui soigne chaque cadrage, chaque éclairage pour signifier au spectateur l'intention de chaque scène.


La composition est belle comme une peinture de la renaissance italienne, non ?

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Et là, on dirait un Caravage, non ?

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Et là, franchement, vous sentez bien la tension de l'instant ?

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Vraiment dommage que le scénario ne suive pas.
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Message par syber » 26 Déc 2018, 11:20

Les perles de la couronne (1937) de, par, avec et pour Sacha Guitry

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Sacha Guitry invente avant la lettre un MacGuffin sous la forme de sept perles qui vont passer durant des siècles de mains en mains et de cou en cou, alternant entre Pape, Rois, Reines et courtisanes. L'occasion de revisiter l'histoire de France, d'Angleterre et d'Italie et de côtoyer leurs personnages historiques. Entre quelques dates et évènements avérés, Sacha Guitry va inventer avec délice et l'humour qu'on lui connait, la petite histoire qui s'y déroule.

C'est un bonheur de chaque instant à regarder. Ce sera le premier film de ce style si caractéristique de Sacha Guitry qui donnera par la suite entre autres Si Versailles m'était conté et surtout Le Diable Boiteux.

Ceux qui ne connaissent pas le cinéma de Sacha Guitry expliquent doctement qu'il s'agit de théâtre filmé. Afin de contrer ce lieu commun de béotiens, il suffit de regarder ce film pour comprendre à quel point ses films étaient merveilleusement mis en scène et montés. Dans ce film, Sacha Guitry fait le choix de faire parler ses protagonistes, Français, Anglais et Italien, dans leur langue d'origine. Sans aucun sous-titres ! Et pourtant, par la pantomime des acteurs, par la mise en scène, et par l'astucieuse redite des dialogues dans plusieurs langues et par un montage au cordeau et au rythme parfait, jamais le spectateur n'est perdu et il comprend parfaitement le sens des scènes jouées en langue étrangères. Du grand art !
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Re: Que je vous raconte ce que j'ai vu dernièrement ...

Message par fablenicois » 26 Fév 2019, 06:54

Très belle séance à la maison de STAR IS BORN, la rencontre du son et de l'image :mrgreen:

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Re: Que je vous raconte ce que j'ai vu dernièrement ...

Message par Jnth2020 » 26 Fév 2019, 20:55

fablenicois a écrit :Très belle séance à la maison de STAR IS BORN, la rencontre du son et de l'image :mrgreen:

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j'ai bien aimé, la scène d'introduction déménage en plus ! :mrgreen:
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Re: Que je vous raconte ce que j'ai vu dernièrement ...

Message par syber » 16 Juin 2019, 16:41

Bob le flambeur (1956) de Jean-Pierre Melville et avec Roger Duchesne

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Bob est un joueur compulsif, un flambeur, un ancien malfrat rangé des voitures après une jeunesse tumultueuse à faire quelques larcins et braquages. Il est dorénavant respectable, a une morale, le fait savoir et possède ses entrées à la grande volière.

Mais tout de même, à force de flamber, son pécule s'amenuise. Surtout que Monsieur mène grand train, aime rouler en américaine et fréquenter des jeunesses. L'artiche défile. Le train de vie s'en ressent et Bob aimerait bien se refaire. L'appart avec vue sur le Sacré-cœur ça douille !

Il apprend par la bande - un croupier trop bavard - que le Casino de Deauvile est faillible si on sait lui causer comme il faut. Surtout que le jour des courses à l'hippodrome, son coffiot est plein à ras. Ca déborde de biftons. Bob monte une équipe et prépare son coup ...


On aura compris que le plus important dans ce film n'est pas le holdup en tant que tel qui sera expédié en quelques secondes à la fin. L'important c'est le compte rendu nostalgique et quasi documentaire d'une époque et d'un lieu. Et puis le parcours d'un homme qui ne sait finalement pas céder à ses obsessions.
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