Passage to Marseille (1944) de Michael Curtiz et avec Humphrey Bogart, Michèle Morgan, Claude Rains et Peter Lorre.
Du beau monde, reconnaissez-le !
Il s'agit d'un film US célébrant le patriotisme des Français durant la seconde guerre mondiale. Humphrey - je l'appelle Humphrey, je suis comme ça - est un journaliste français qui dénonce le comportement de Daladier à Munich et se voit pour ces raisons envoyé à Cayenne alors qu'il venait de convoler avec Michèle Morgan, ce dont il avait l'air de se foutre un peu, je me doit vous le signaler. Là dessus il s'évade - parce que Humphrey ne se laisse rien imposer - et se retrouve repêché avec ses comparses d'évasion en plein océan par un cargo français qui se dirige vers Marseille avec 6000 tonnes de nickel. Nickel. Là dessus pendant 1h30 de film, oui vous avez bien lu, 1h30, le spectateur un peu gêné va devoir subir des flashbacks incessants détaillants par le menu la genèse des motivations de nos héros à s'engager dans les forces de libération de notre beau pays afin d'aller botter le cul des Nazis. C'est un peu fastidieux à suivre, je ne vous le cache pas.
Au bout d'une heure trente, un bombardier allemand qui passait par là dans le ciel en plein océan, reçoit l'ordre de couler le navire où se trouve Humphrey. Ils ne savent pas à qui ils ont affaire ces crétins. Ni une, ni deux, Humphrey prend une mitraillette dans ses mains et abat la forteresse pas si imprenable que ça.
Bref, le scénario est franchement pas terrible, amphigourique et un peu larmoyant avec le regard fixé sur la ligne bleue des Vosges.
Néanmoins, cela reste malgré tout un film intéressant car réalisé avec d'importants moyens. J'ai adoré la reconstitution des décors des marais et du bagne de Cayenne. Les maquettes pour simuler les batailles aériennes et les bases secrètes implantées en Angleterre. Le navire sur lequel se déroule une grande partie de l'action est également un décor construit à l'échelle dans un studio. Moi, ça me fait rêver. Vraiment du beau travail. Et puis il y a Michael Curtiz derrière la caméra et on sent le professionnel qui soigne chaque cadrage, chaque éclairage pour signifier au spectateur l'intention de chaque scène.
La composition est belle comme une peinture de la renaissance italienne, non ?
Et là, on dirait un Caravage, non ?
Et là, franchement, vous sentez bien la tension de l'instant ?
Vraiment dommage que le scénario ne suive pas.