par Udayan » 13 Oct 2018, 10:37
Bonjour,
Juste quelques réflexions sur la réputation des compressions.
Quand on dézingue les enceintes équipées de "compressions" au motif que dans les seventies elles généraient des distorsions impossibles à juguler, on oublie qu'une compression n'est que la moitié d'un système diffuseur.
La réputation des compressions ne s'est, du coup, pas construite uniquement sur le principe même de la compression mais sur le résultat global obtenu par l'association d'une compression et d'un pavillon.
Le pavillon est la pièce de couplage avec l'air qui permet d'adapter la compression à l'usage auquel elle est destinée. La fidélité et l'absence de distorsion des systèmes à compression résultant de cette association, il y a eu des mariages plus ou moins heureux.
A cette époque, souvenez vous, un ampli de 50 w représentait la moyenne haute et une efficacité de 94 dB constituait le minimum syndical pour qui souhaitait écouter de la musique dans de bonnes conditions. Les compressions, de par leur rendement très élevé offraient une voie intéressante aux constructeurs d'enceintes. Le design en vogue consistait en l'association d'une compression et d'un Hp basse généralement de grande taille pour le rendement et l'extension vers le bas.
A ce petit jeu, on avait le choix entre faire descendre la compression très bas pour permettre au HP basse de ne pas trop distordre ou alors garder la compression dans sa zone de confort et emmener le Hp basse dans des fréquences qu'il peinait à reproduire.
Adaptation du pavillon ou pas, le résultat comportait bien entendu des avantages (rendement élevé) mais aussi des inconvénients (distorsion à la fréquence de raccordement ou alors secteur aigu tronqué).
Il n'aura échappé à personne que les hauts parleurs classiques ont fait d'énormes progrès en presque 50 ans. En toute logique, il en a été de même pour les chambres de compression ainsi que pour le calcul, la conception et la réalisation des pavillons qui leurs sont associés.
Le filtrage a également été l'objet d'améliorations qui ont bénéficié aussi bien aux enceintes à haut parleurs classiques qu'à celles embarquant des chambres de compression.
Les fameuses distorsions associées aux compressions sont désormais de l'histoire ancienne pour les modèles bien conçus. Les duretés à certaines fréquences n'existent plus, en revanche il reste cette formidable aptitude à passer les transitoires sans effort.
Quand j'ai opté pour mes premières Cabasse, c'est parce qu'elles se rapprochaient de la vivacité des systèmes HR à chambre de compression. Je dois admettre que j'aurais très bien pu m’accommoder des distorsions des systèmes HR de l'époque si mes moyens m'avaient permis d'en acquérir.
Les Cabasse de leur coté étaient sans doute plus rigoureuses, mais moins vivantes. Pour autant, elles m'ont permis (les Cabasse) d'éduquer mon oreille et à postériori, je considère mon choix comme parfaitement judicieux.
Aujourd'hui, certes je suis retourné à mes anciennes amours et j'écoute ma discothèque avec des enceintes à compressions. Mais c'est parce que j'ai constaté, avec mes modestes oreilles et ma petite expérience, que les différences entre les compressions et les hauts parleurs classiques se sont nettement amenuisées.
Les compressions ne distordent plus, et les haut parleurs classiques rivalisent de vivacité et de capacité transitoire avec les compressions.
Vive le progrès,
Udayan
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Udayan le 13 Oct 2018, 20:04, édité 3 fois.